L' Église conciliaire précise l'infaillibilité et confirme les "sédévacantistes" en la matière

À propos de la réception des Documents du Magistère et du désaccord public Article de Mgr Tarcisio Bertone, secrétaire de la Congrégation pour la Doctrine de la foi (*) (*) Texte original italien dans …Plus
À propos de la réception des Documents du Magistère et du désaccord public
Article de Mgr Tarcisio Bertone, secrétaire de la Congrégation pour la Doctrine de la foi (*)
(*) Texte original italien dans l’Osservatore Romano du 20 décembre 1996. Traduction de la DC. Dans ce texte, toutes les références à la documentation catholique sont de notre rédaction.
Si l’on considère, parmi les Documents du Magistère récemment publiés, les Encycliques Veritatis splendor (DC 1993, n° 2081, p. 901-944) et Evangelium vitae (DC 1995, n° 2114, p. 351-405), la Lettre apostolique Ordinatio sacerdotalis (DC 1994, n° 2096, p. 551-552) et le Responsum ad dubium (DC 1995, n° 2128, p. 1079-1080) de la Congrégation pour la Doctrine de la foi sur la doctrine d’Ordinatio sacerdotalis, ainsi que la Lettre de cette même Congrégation aux évêques de l’Église catholique sur la réception de la communion eucharistique de la part des fidèles divorcés remariés (DC 1995, n° 2103, p. 931-932), on se rend compte tout …Plus
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Bertone : "De plus, on confond souvent la question de l’infaillibilité du Magistère et la question de la vérité de la doctrine, en supposant que l’infaillibilité est la préqualification de la vérité et du caractère irréformable d’une doctrine, et en faisant dépendre la vérité et le caractère définitif d’une doctrine de l’infaillibilité ou non de la déclaration magistérielle"
Donc pour …Plus
Bertone : "De plus, on confond souvent la question de l’infaillibilité du Magistère et la question de la vérité de la doctrine, en supposant que l’infaillibilité est la préqualification de la vérité et du caractère irréformable d’une doctrine, et en faisant dépendre la vérité et le caractère définitif d’une doctrine de l’infaillibilité ou non de la déclaration magistérielle"

Donc pour Bertone, il existe des déclarations magistérielles non infaillibles. Ce que nient farouchement les sédévacantistes dans leurs croyances modernes...malgré l'enseignement constant de 19 siècles d'histoire de l'Eglise
steack
Bertone :
"Quand les évêques dispersés dans leurs diocèses respectifs, en communion avec le Successeur de Pierre, enseignent qu’une doctrine doit être tenue d’une manière définitive (cf. Lumen gentium, 25 § 2), ils jouissent de la même infaillibilité que celle du Magistère du Pape s’exprimant " ex cathedra " ou du Concile."
Or notre Arthur conteste l'infaillibilité du 3eme Concile de …Plus
Bertone :
"Quand les évêques dispersés dans leurs diocèses respectifs, en communion avec le Successeur de Pierre, enseignent qu’une doctrine doit être tenue d’une manière définitive (cf. Lumen gentium, 25 § 2), ils jouissent de la même infaillibilité que celle du Magistère du Pape s’exprimant " ex cathedra " ou du Concile."

Or notre Arthur conteste l'infaillibilité du 3eme Concile de Constantinople qui a condamné le pape Honorius.
JeanBaptiste
Non ça ne confirme pas la position des sédévacantistes, car les sédévacantistes nient l'existence des enseignements réformables, ils parlent comme si le magistère seulement authentique n'existait pas. Or ce n'est pas ce que dit Mgr Bertone ici...
steack
Exact !
Mais plus encore concernant le MOU :
Bertone : "De plus, lorsqu’on parle de la nécessité de vérifier le consensus effectif de tous les évêques dispersés dans le monde ou même de tout le peuple chrétien en matière de foi et de morale, on ne doit pas oublier que ce consensus ne peut être compris dans un sens purement synchronique, mais doit être compris dans un sens diachronique. Cela …Plus
Exact !
Mais plus encore concernant le MOU :
Bertone : "De plus, lorsqu’on parle de la nécessité de vérifier le consensus effectif de tous les évêques dispersés dans le monde ou même de tout le peuple chrétien en matière de foi et de morale, on ne doit pas oublier que ce consensus ne peut être compris dans un sens purement synchronique, mais doit être compris dans un sens diachronique. Cela veut dire que le consensus moralement unanime embrasse toutes les époques de l’Église,"

Donc le MOU doit être semper ubique ( canon de Lérins). Pas sûr que tous les sédévacantistes adhèrent à cette définition...

😊
steack
Quand Bellarmin nie la bulle Unam Sanctam : "Dès lors, nous déclarons, disons, définissons et prononçons qu'il est absolument nécessaire au salut, pour toute créature humaine, d'être soumise au pontife romain" ( Unam Sanctam, Pape Boniface VIII)
Bellarmin : « L’homme n’est pas tenu d’obéir au pape quand ce que celui-ci commande est contraire à la loi de Dieu, et même dans quelques autres casPlus
Quand Bellarmin nie la bulle Unam Sanctam : "Dès lors, nous déclarons, disons, définissons et prononçons qu'il est absolument nécessaire au salut, pour toute créature humaine, d'être soumise au pontife romain" ( Unam Sanctam, Pape Boniface VIII)

Bellarmin : « L’homme n’est pas tenu d’obéir au pape quand ce que celui-ci commande est contraire à la loi de Dieu, et même dans quelques autres cas. Lorsque le commandement d’un homme est manifestement contraire à la loi de Dieu, c’est un devoir de lui désobéir (… ) les docteurs indiquent les remèdes suivants : avoir recours à Dieu par l’oraison, admonester ledit pape avec tout respect et révérence, n’obéir point à ses commandements notoirement injustes, et enfin lui résister, et empêcher qu’il ne fasse le mal projeté. »
(Saint Robert Bellarmin, De Romano Pontifice, II, 29)

. « La papauté et Pierre sont comme « matière » et « forme » et seul Jésus-Christ a pouvoir sur leur union…et pour cette raison Lui seul peut mettre des limites et établir la puissance du Pape. Un Pape qui est devenu hérétique incorrigible n’est pas automatiquement destitué … l’Eglise n’a pas puissance sur la Papauté, (…) il faut dire que, quand Pierre, devenu hérétique incorrigible est déposé par l’Eglise, il est jugé et déposé par une puissance supérieure non à la Papauté mais à l’union entre la Papauté et Pierre.»
(Cajetan, De Comparatione Auctoritatis Papæ et Concilii, c. XX .1511).

« Si la foi est en danger, un sujet pourrait réprimander son prélat, même publiquement. »
(St Thomas, Som. Th., IIa IIae, Qu. 33, article 4, ad2).

Cette situation de souillure des membres du Corps mystique, fait qu’en dehors de son enseignement ex cathedra, et en dehors de son enseignement ordinaire, quand il cesse de répéter ce que la tradition unanime tient pour révélé, et donc quand il parle comme théologien privé, un pape peut tomber dans l’hérésie.

Cette possibilité – sans laquelle il serait comme Dieu – est depuis toujours connue et professée par l’Église. Un canon du Décret de Gratien en fait mention explicite. Or, si le Décret est une compilation de formules canoniques datée de 1119
, ce canon remonte à une beaucoup plus haute antiquité ; il sera sans cesse confirmé par un usage constant dans la suite des temps.
« Que nul mortel n’ait l’audace de faire remontrance au pape pour ses fautes ; car il ne peut être jugé par personne celui qui doit juger tous les hommes, EXCEPTÉ S’IL EST REPRIS POUR AVOIR DÉVIÉ DE LA FOI. » (…) Or l’affirmation claire que le Pape peut être repris par quiconque dans ce seul et unique cas, à savoir quand il est suspecté d’avoir « dévié de la foi », cette affirmation est corroborée par Innocent III, Innocent IV, Grégoire IX.
steack
Canon 598 pour les Eglises orientales
"On doit croire de foi divine et catholique tout ce qui est contenu dans la parole de Dieu écrite ou transmise par la tradition, c'est-à-dire dans l'unique dépôt de la foi confié à l'Eglise, et qui est en même temps proposé comme divinement révélé par le magistère solennel de l'Eglise ou par son magistère ordinaire et universel, à savoir ce qui est …Plus
Canon 598 pour les Eglises orientales

"On doit croire de foi divine et catholique tout ce qui est contenu dans la parole de Dieu écrite ou transmise par la tradition, c'est-à-dire dans l'unique dépôt de la foi confié à l'Eglise, et qui est en même temps proposé comme divinement révélé par le magistère solennel de l'Eglise ou par son magistère ordinaire et universel, à savoir ce qui est manifesté par la commune adhésion des fidèles chrétiens sous la conduite du magistère sacré ; tous les fidèles chrétiens sont donc tenus d'éviter toute doctrine contraire."

Canon 599 pour les Eglises orientales :

"Il faut accorder non pas un assentiment de foi, mais une soumission religieuse de l'intelligence et de la volonté à une doctrine que le Pontife Romain ou le Collège des Evêques énoncent en matière de foi ou de moeurs, lorsqu'ils exercent le magistère authentique, même s'ils n'ont pas l'intention de la proclamer par un acte décisif ; les fidèles chrétiens veilleront donc à éviter ce qui ne concorde pas avec cette doctrine."

Code canons Eglises orientales: texte - IntraText CT
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steack
Quels sont les différents exercices du Magistère du Pape et des Evêques ?
On peut principalement en discerner 3 formes :
1 - le Magistère extraordinaire ou « solennel ». (Il est universel, ce qui signifie également définitif, et donc infaillible) : il contient les vérités divinement révélées (c'est-à-dire formellement révélées dans la Parole de Dieu), telles qu’on les trouve exprimées dans …Plus
Quels sont les différents exercices du Magistère du Pape et des Evêques ?

On peut principalement en discerner 3 formes :
1 - le Magistère extraordinaire ou « solennel ». (Il est universel, ce qui signifie également définitif, et donc infaillible) : il contient les vérités divinement révélées (c'est-à-dire formellement révélées dans la Parole de Dieu), telles qu’on les trouve exprimées dans les credo, dogmes christologiques ou mariaux et autres vérités essentielles de foi et de mœurs... Ce magistère est dit « solennel » car il s'exerce essentiellement dans les conciles généraux ou œcuméniques, accidentellement dans les promulgations dogmatiques (ex cathedra) dont le pape prend l'initiative après consultation des évêques. Ce magistère appelle de la part des fidèles la Fidei Obsequio, adhésion de foi théologale (c'est-à-dire une soumission et foi due à Dieu Lui-même).
2 - le Magistère universel ordinaire (Encycliques, exhortations, etc…). L’enseignement qu’il contient est lui aussi définitif et engage l’infaillibilité, mais il n’est pas solennel. Les vérités qu’il contient ont un lien organique direct avec les vérités de foi divinement révélées - Il appelle la Religiosum voluntatis et intellectus obsequium, une soumission de l’intelligence et de la volonté à l’enseignement du Saint Père.
3 - Le Magistère authentique (parfois non irreformable), qui s'exerce dans les actes quotidien du Saint-Siège (catéchèses, etc...) ou dans l'enseignement diocésain de l'épiscopat universel en communion avec le pape. Il appelle le Religioso animi obsequio, le plus souvent une obéissance filiale à son évêque, ou au pape.

Theologie Dogmatique : l'essentiel
steack
"De plus, lorsqu’on parle de la nécessité de vérifier le consensus effectif de tous les évêques dispersés dans le monde ou même de tout le peuple chrétien en matière de foi et de morale, on ne doit pas oublier que ce consensus ne peut être compris dans un sens purement synchronique, mais doit être compris dans un sens diachronique. Cela veut dire que le consensus moralement unanime embrasse …Plus
"De plus, lorsqu’on parle de la nécessité de vérifier le consensus effectif de tous les évêques dispersés dans le monde ou même de tout le peuple chrétien en matière de foi et de morale, on ne doit pas oublier que ce consensus ne peut être compris dans un sens purement synchronique, mais doit être compris dans un sens diachronique. Cela veut dire que le consensus moralement unanime embrasse toutes les époques de l’Église,"

Donc le MOU doit être semper ubique ( canon de Lérins). Pas sûr que tous les sédévacantistes adhèrent à cette définition...
Donc tout document pontifical qui ne relève ni du MOU ni du magistère extraordinaire n'est pas infaillible. Ex la bulle Unam sanctam qui étend l'obéissance due au pape de façon indue, au point qu'elle avait fait bondir justement Philippe le Bel qui a exigé que Boniface VIII soit poursuivi pour hérésie. Procès que Clément V a accepté d'instruire.
Nihil nous sub solis, mon cher Arthur.
Les hérésies contenues dans le compendium de Benoît XVI relèvent donc de son magistère authentique ou privé.